Excision, infibulation, mutilation génitale féminine MGF

 

L’excision est l’ablation plus ou moins importante du clitoris et des petites lèvres. L’infibulation (lat. infibula agrafe) est l’excision partielle ou totale des organes génitaux externes et la quasi-fermeture par suture de l’orifice génital. L’excision représente 80 % de toutes les mutilations sexuelles pratiquées dans le monde, et l’infibulation 15 %.. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime à plus de 130 millions le nombre de femmes et de fillettes dans le monde ayant subi des mutilations sexuelles. L’ONU estime pour sa part que chaque année 2 millions de fillettes sont excisées en Afrique. En France, l’excision touche principalement les filles maliennes (Bambaras, Dogon, Maldingues, Malinkés) et sénégalaises (Peuls, Toucouleur)

28 pays d’Afrique et plusieurs pays d’Asie et du Moyen Orient, ainsi qu’en Europe, au Canada et aux Etats Unis parmi les populations immigrées.

Certaines ethnies des pays suivants : Bénin, Burkina-Faso, Côte d’Ivoire, Djibouti, Egypte, Ethiopie, Gambie, Ghana, Guinée, Kenya, Liberia, Nigeria, République centrafricaine, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Tchad, Tanzanie, Togo

Egypte, Erythrée, Mali, Soudan

90 % des femmes ont subi au moins l’ablation partielle des parties génitales externes

> 70 % des femmes sont favorables au maintien de cette coutume, bien qu’elles en soient les victimes

Côte d’Ivoire, République centrafricaine

 

Côte d’Ivoire

43 % des femmes âgées de 15 à 49 ans ont été victimes des mêmes mutilations

80 % des musulmanes sont excisées, contre seulement 16 % des chrétiennes

France

les filles maliennes (Bambaras, Dogon, Maldingues, Malinkés) et sénégalaises (Peuls, Toucouleur)

 

plus de 130 millions de femmes et de fillettes,

2 millions de fillettes par année

OMS-WHO

USAID Agence américaine pour le développement international, Health Survey Program

Pratique profondément enracinée, l’excision est justifiée de différentes façons. Certains évoquent le respect des cultures et des traditions. D’autres affirment que l’excision est imposée par la religion et rend les femmes plus fécondes. Deux arguments dépourvus de tout fondement. Certains ethnologues mettent en avant des raisons sociologiques, affirmant que l’excision est un moyen d’intégration sociale. Enfin l’excision peut être pratiquée dans le but d’assurer la pureté et la virginité d’une fille ainsi que la fidélité d’une épouse.

Décès, hémorragies, incontinence urinaire, infections,…

Les conséquences des mutilations génitales sur la santé des femmes sont souvent dramatiques. Généralement pratiquées sans anesthésie par un praticien traditionnel au moyen d’instruments sales, elles entraînent souvent au-delà de la douleur aiguë une hémorragie et/ou une infection pouvant causer la mort. Quand le même instrument est utilisé pour plusieurs mutilations, le risque de transmission du VIH/SIDA existe. En outre elles peuvent rendre les rapports sexuels douloureux (dyspareunie), provoquer des kystes et abcès et des lésions du canal urinaire se traduisant par une incontinence.

Dans les couches sociales aisées, elles sont parfois pratiquées dans des centres médicaux. Selon l’OMS, autoriser cette pratique dans les hôpitaux n’est pas une solution. D’une part la médicalisation de l’acte n’élimine pas le risque, d’autre part les MGF sont contraires à l’éthique médicale en vertu de laquelle on ne doit pas mutiler, si cela n’est pas nécessaire ; et enfin la pratique de l’excision dans les hôpitaux semble légitimer celle-ci

Où s’adresser ?

Les médecins, souhaitant obtenir de plus amples informations sur l’excision ou dériant une aide sur un cas concret d’excision, peuvent contacter diverses associations :

-Groupe de femmes pour l’abolition des mutilations sexuelles France (GAMS) : 66 rue des Grands Champs 75020 Paris, tél. 01 43 48 10 87

-Commission pour l’abolition des mutilations sexuelles France (CAMS-F) : 6 place Saint Germain des Prés 75006 Paris, tél. 01 45 49 04 00

-Association nationale des médecins de PMI :60 avenue Jean Jaurès 92190 Meudon

-Association pour la formation, l’insertion, le développement rural en Afrique (AFRIDA) : 19 rue de l’Ourcq 75019 Paris, tél 01 42 00 24 24 (demander Mme Amina Sidibé)

-Inter-Services-Migrants (association pouvant fournir des interprètes médiateurs) : 12 rue Guy de la Brosse 75005 Paris, tél 01 45 35 57 57

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