Maladie de Kawasaki MK
Principales manifestations de la maladie de Kawasaki MK
Critères
majeurs (d’après le Japan Mucocutaneous Lymph Node Research Committee) |
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1 Fièvre sans étiologie connue depuis 5 jours ou plus 2 Conjonctivite bilatérale sans exsudat 3 Modifications bucco-pharyngées Lèvres sèches, rouges et fissurées (chéilite) Langue framboisée Rougeur diffuse de la muqueuse bucco-pharyngée 4 Modification des extrémités a A la phase initiale Erythème palmo-plantaire Œdème induré des mains et des pieds b A la fin de la 2ème semaine – 3ème semaine Desquamation de la pulpe des doigts et des orteils 5 Exanthème, surtout du tronc, d’aspect variable 6 Adénopathies cervicales non suppuratives de > 1.5 cm |
95 % 88 %
90 % 77 % 90 88% 75 %
94 % 92% 75 % |
Autres
manifestations cliniques |
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Digestives : diarrhée, vomissements, douleurs abdominales, ictère Articulaires : arthralgies, arthrites Musculaires : myalgies, parfois myosite Cardiaques : myocardite, péricardite Neurologiques : troubles du comportement, instabilité, méningite ou méningo-encéphalite |
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Manifestations
biologiques |
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Hyperleucocytose, anémie normochrome normocytaire, hyper-plaquettose Accélération de la VS, élévation de la C Réactive Protéine, du fibrinogène, des a-2 globulines Leucocyturie, pleiocytose lymphocytaire, hypertransaminasémie, etc. |
MALADIE DE KAWASAKI MK |
La maladie de Kawasaki est une maladie aiguë fébrile de l’enfant caractérisée par des lésions cutanéo-muqueuses et un œdème, suivis d’une desquamation, des adénopathies cervicales cervicales, et compliquée d’atteinte coronarienne anévrismale dans 20 % des cas.
Synonymes : Périartérite noueuse de l’enfant, syndrome muco-cutané et ganglionnaire.
EPIDEMIOLOGIE ET ETIOLOGIE Âge Pic d’incidence à 1 an, moyenne à 2.6 ans, inhabituelle après 8 ans. La plupart des cas de l’adulte correspondent correspondent vraisemblablement à des toxic shock syndromes TSS. Sexe Prédominance masculine, 1.5 :1 Race Aux Etats-Unis : incidence > Japonais > Afro-Américains > enfants de race blanche. Etiologie Inconnue, probablement infectieuse Saison Hiver et automne Distribution géographique Rapportée initialement au Japon en 1961 ; aux Etats Unis en 1971. Sous forme épidémique. Phases
cliniques de la maladie de Kawasaki PHASE I : PERIODE AIGUË FEBRILE Fièvre d’installation brutale durant environ 12 jours, suivie (habituellement dans les 1 à 3 jours) par la plupart des autres manifestations cliniques. PHASE II : PHASE SUBAIGUË Elle survient approximativement à partir du 30ème jour; associant une fièvre, une thrombocytose, une desquamation, des arthrites, des arthralgies, une atteinte cardiaque résolutive; à cette phase, le risque de mort subite est maximal. PHASE III : PHASE DE CONVALESCENCE Débute dans les 8 à 10 semaines après le début des symptômes ; débute, quand tous les symptômes ont disparu et quand la vitesse de sédimentation s’est normalisée ; mortalité très faible durant cette phase. HISTOIRE
DE LA MALADIE Prodromes Habituellement aucun Symptômes Fièvre, d’installation brutale. Les signes généraux associent une diarrhée, des arthralgies, des arthrites, une méatite, une otite et une photophobie. EXAMEN
CLINIQUE Lésions
cutanées PHASE
I Les lésions apparaissent 1 à 3 jours après le début de la fièvre ;
elles durent en moyenne 12 jours. Pratiquement toutes les anomalies cutanéo-muqueuses
surviennent durant cette phase. Atteinte muqueuse Conjonctivite bulbaire : dilatation vasculaire bilatérale (conjonctivite injectée) ; notée 2 jours après le début de la fièvre ; durée : 1 à 3 semaines (tout au long de la phase fébrile). Atteinte labiale : aspect érythémateux, sec, fissuraire, hémorragique et croûteux ; durée : 1 à 3 semaines. Atteinte oropharyngée : érythème diffus. Atteinte linguale : langue « framboisée » (érythème et protubérance des papilles linguales). Examen extra-cutané Lymphadénopathie cervicale (présence d’au moins un ganglion de plus de 1.5 cm de diamètre). Diarrhée, atteinte hépatique, méningite aseptique. PHASE
II Exanthème
Desquamation très caractéristique, suivie de la résolution de
l’exanthème. Cette desquamation débute aux extrémités des doigts et
des orteils à la jonction de la peau et des ongles. Chute progressive de
lambeaux desquamatifs épidermiques palmaires et plantaires. |
PHASE III Des lignes de Beau (fissure transversale de la surface unguéale) peuvent être observées. Un effluvium télogène est possible. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL Polyarthrite rhumatoide PR de l’enfant, mononucléose infectieuse MNI, exanthèmes viraux, leptospirose, fièvre pourprée des Montagnes Rocheuses, toxic shock syndrome TSS, syndrome d’épidermolyse staphylococcique, érythème polymorphe EP, maladie sérique, lupus érythémateux systémique LES, syndrome de Reiter. EXAMENS
COMPLEMENTAIRES Biochimie Anomalies des tests hépatiques Hématologie Hyperleucocytose (> 18,000/ul). PHASE II Thrombocytose après le 10ème jour. Elévation de la vitesse de sédimentation VS. PHASE
III La vitesse de sédimentation VS se normalise. Histopathologie cutanée Atteinte artérielle atteignant les vaisseaux de petit et moyen calibres avec turgescence des cellules endothéliales sur le segment veineux post-capillaire, dilatation vasculaire, infiltrat lymphocytaire mononucléé périvasculaire atteignant les artères et artérioles dermiques. Electrocardiogramme
ECG Allongement des intervalles PR et QT ; modification du
segment ST et de l’onde T. Coronarographie Anévrismes coronariens dysfonction ventriculaire gauche dans 25 % des cas. DIAGNOSTIC Critères diagnostiques :fièvre > 39.4°C durant >5 jours sans autres causes retrouvées associée à 4 des 5 critères suivants : (1) conjonctivite bilatérale, (2) au moins l’un des critères muqueux suivants : chéilite érythémateuse et/ou fissuraire, « langue framboisée », pharyngite, (3) au moins l’un des critères distaux suivants : érythème palmo-plantaire, œdème des mains et des pieds, érythème desquamatif généralisé et/ou périunguéal (4) érythrodermie diffuse scarlatiniforme sur les extrémités, érythèmes discoides couperosés, éruption maculo-papuleuse rouge vif, lésions cocardiformes, (5) lymphadénopathie cervicale (présence de >1.5 cm de diamètre) PHYSIOPATHOLOGIE EVOLUTION
ET PRONOSTIC Evolution clinique en 3 phases. Favorable le plus souvent. Des complications vasculaires surviennent dans 20 % des cas. Les anévrismes coronariens se développent en 2 à 8 semaines, responsables de myocardite, d’ischémie myocardique et d’infarctus, de thromboses vasculaires périphériques, d’occlusions intestinales et de crises intestinales et de crises comitiales. Le taux mortalité est de 1 %. PRISE
EN CHARGE Le diagnostic doit être précoce, et une attention toute particulière doit porter sur la recherche des complications cardiovasculaires. Hospitalisation Elle est recommandée durant la phase I, à la recherche de complications cardiovasculaires. Aspirine 100 mg/Kg/jour jusqu’à la résolution de la fièvre ou jusqu’au 14ème jour, poursuivie à la dose de 5 à 10 mg/kg/jour jusqu’à normalisation de la vitesse de sédimentation VS et du taux de plaquettes. Perfusions d’immunoglobulines intraveineuses A fortes doses (400 mg/kg/jour en perfusion de 2 heures pendant 4 jours), les immunoglobulines intraveineuses réduisent le risques de complications artérielles anévrismales et d’infarctus du myocarde IDM. Corticothérapie générale. La corticothérapie générale est contre-indiquée, car elle est associée à une augmentation du risque d’anévrismes coronariens. |
Fitzpatrick TB et al., Atlas en couleurs de dermatologie clinique, dermatoses communes et dermatoses graves, 3ème édition, Mc Graw Hill 1997