Syndrome de Guillain-Barré SGB

 

Syndrome de Guillain-Barré SGB et neuropathies auto-immunes apparentées

Maladie

Type

Caractéristiques cliniques

Physiopathologie

Traitement

Syndrome de Guillain-Barré SGB

Polyneuropathie démyélinisante inflammatoire aiguë

Atteinte motrice prédominante de début aigu

Démyélinisation, infiltration lymphocytaire

Plasmaphérèses ; immunoglobulines intraveineuses (IV Ig) ; corticoides seuls inefficaces

Polyneuropathie démyélinisante inflammatoire aiguë

Ataxie, ophtalmoparésie et aréflexie aiguës

Anticorps contre le ganglioside GQ1b

(Probablement) plasmaphérèse ou IV Ig

SGB axonal

Formes sensitivomotrices ou motrices pures

La dégénérescence axonale non inflammatoire prédomine ; forte association avec les infections à Campylobacter jejuni

(Probablement) plasmaphérèse ou IV Ig

Polyneuropathie démyélinisante inflammatoire chronique

Début lent ; récidives possibles

Démyélinisation diffuse avec remyélinisation, perte axonale secondaire ; peut survenir avec une gammapathie monoclonale

Corticoides, plasmaphérèses, IV Ig

Neuropathie motrice multifocale

 

Atteinte en marches d’escalier de troncs nerveux ; atteinte motrice pratiquement pure

Démyélinisation focale

IV Ig ou agents cytotoxiques ; corticoides et plasmaphérèses sont inefficaces

 

Polyneuropathies à prédominance motrice

Type de l’atteinte

Etiopathogénie

Agents infectieux

Manifestations cliniques

Syndrome de Guillain-Barré SGB post-infectieux

Polyradiculonévrite aiguë inflammatoire

Origine immunitaire, liée au passage dans l’espace endoneuronal d’anticorps dirigés contre certains antigène de la myéline. Lésions démyélinisantes segmentaires, secondaires à un œdème inflammatoire.

A 70 % des cas précédés d’une infection. Germes les plus souvent associés : CMV, EBV, Cocsackie A, Campylobacter jejuni (IgM anti-GM1), Mycoplasma pneumoniae. Germes occasionnellement associés / Echovirus, Coxsackies A et B, influenza A et B, rougeole, varicelle, rubéole, oreillons, hépatite B et A, herpes simplex, HIV, Parvovirus, Francisella tularensis, Plasmodium, Toxoplasma gondii, Salmonellose typhique et paratyphique, brucellose, légionellose, Chlamydiae.

Installation progressive d’un déficit moteur symétrique Aréflexie. Evolution ascendante. Apyrexie. LCR : protéinorachie élévée, souvent normale avant le 8ème jour. Cellules <50 éléments/mm3. EMG : atteinte neurogène démyélinisante ou axonale. Traitement : symptomatique, immunoglobulines discutées.

Botulisme

Polyneuropathies

Blocage de la sortie de l’acétylcholine au niveau de la jonction neuro-musculaire

Toxi-infection due à l’endotoxine de Clostridium botulinum. Isolement du germe ou de la toxine dans les selles.

Forme néonatale survient entre 5 et 30 semaines de vie. Forme de l’enfant secondaires à l’ingestion d’aliments contaminés. Associe : constipation ; troubles de l’oculomotricité ; troubles de la phonation et de la déglutition ; déficit moteur symétrique. LCR : normal. EMG : réponse incrémentale. Traitement : symptomatique

HIV

Polyradiculonévrite aiguë inflammatoire

Démyélinisation

 

Survient au cours de la primo-infection. Réversible. LCR : méningite lymphocytaire constante

Brucellose

Polynévrite

 

 

Déficit moteur des membres inférieurs. LCR : réaction lymphocytaire fréquente.

 

Polyneuropathies à prédominance sensitive

 

Type de l’atteinte

Etiopathogénie

Agents infectieux

Manifestations cliniques

Maladie de Lyme

Multinévrite

Vascularite intéressant les fibres nerveuses myélinisées et amyéliniques

Borrelia burgdorferi. Sérologie sérum et LCR. Détection par PCR

Survient au stade 2 de la maladie. Débute par des douleurs radiculaires et rachidiennes. Souvent associées à une atteinte des paires crâniennes (Paralysie faciale bilatérale). Puis déficit musculaire des membres inférieurs asymétrique. LCR : méningite lymphocytaire constante. Présence d’anticorps anti-B. burgdorferi. EMG : Dégénérescence axonale et démyélinisation segmentaire. Traitement : Pénicilline G ou Ceftriaxone.

Lèpre

Multinévrite

Atteinte des cellules de Schwann par le bacille de la lèpre

Mycobacterium leprae

Associe une parésie à une hypertrophie des troncs nerveux. Les troubles trophiques et vasomoteurs peuvent être prédominants. Traitement : sulfones, rifampicine

Diphtérie

Névrite segmentaire périaxile

Action directe de la toxine diphtérique sur les cellules de Schwann, entraînant une démyélinisation segmentaire sans inflammation

Corynebacterium diphteriae

Atteinte du voile et de l’accomodation. Troubles sensitifs des membres inférieurs. Déficit moteur modéré. LCR : protéinorachie inconstante. Traitement : vaccination

VIH

Polynévrite

 

 

 

Multinévrite

 

Neuropathie à CMV

Neuropathie axonale, sans lésions inflammatoires

Vascularite endoneuronale

Syndrome de la queue de cheval

 

Stade III et IV atteinte sensitive et douloureuse des membres inférieurs.
LCR : normal

EBV : virus d’Epstein Barr ; CMV : cytomégalovirus ; VIH : virus de l’immunodéficience humaine ; PCR : polymerase chain reaction

 

Principales caractéristiques des maladies neurologiques et musculaires provoquant des paralysies aiguës des membres inférieurs1

Symptomatologie

Syndrome de Guillain-Barré SGB

Poliomyélite antérieure aiguë2

Dermatomyosite (polymyosite)

Myélopathie aiguë3

Antécédent d’infection respiratoire

++

+

+

+

Fièvre contemporaine des paralysies

0

++

+

+

Topographies des paralysies

Symétriques

Asymétriques

Symétriques, prédominance proximale

Asymétriques ou symétriques

Réflexes tendineux

Abolis

Abolis si paralysie

présents

Variables

Signe de Babinski

0

0

0

++ (inconstant surtout au début)

Douleur pression muscle

++

++

++

0

Signe de Lasègue

++

++

Difficile à apprécier

0

Raideur, nuque, rachis

++

++

Douleurs diffuses

+

Hypoesthésie4

+

0

0

++

Paresthésies

+

0

0

0

Troubles sphinctériens durables

0

0

0

++

Atteinte paires crâniennes

Possible

Possible

Possible

0

Liquide céphalo-rachidien LCR

Dissociation albumino-cytologique (inconstant)

Hypercytose lymphocytaire

Normal

Variable (protéines augmentées normal, hypercytose) suivant étiologie

Vitesse de conduction nerveuse VCN

Abaissée (inconstant)

Normale

Normale

Normale

Autres signes caractéristiques

Troubles végétatifs

Virus retrouvé dans les selles

Erythème facial (paupières +) CPK augmenté

 

++ : constant ou très fréquent ; + : fréquent ; + : occasionnel ; LCR : liquide céphalo-rachidien

1 Des troubles de la marche d’apparition brutale peuvent aussi être provoqués par une ataxie cérébelleuse

2 Depuis la vaccination quasi généralisée contre le poliovirus, la poliomyélite antérieure est rare, mais se voit encore. Elle peut être provoquée par d’autres entérovirus.
3 Les principales causes des myélopathies aiguës sont : les myélites post-infectieuses d’origine vraisemblablement immuno-allergique (myélites « périveineuses »), la sclérose en plaques SEP chez l’adolescent, la myéloradiculite après piqûres de tics, les épidurites, l’hémorragie d’une malformation vasculaire, les hématomes extramédullaires, la compression tumorale de la moelle CM, les compressions médullaires CM d’origine osseuse, l’hémorragie d’une tumeur intramédullaire.

4 Les déficits sensitifs sont souvent très difficiles à apprécier chez le jeune enfant

Evrard P, Lyon G, Neuropédiatrie, Masson 1987

 

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