Algies faciales, Céphalées

 

Incidence des maladies responsables de céphalées et nécessitant une hospitalisation avec prise en charge rapide

 (d’après Higelin F. Céphalées. Med Hyg 1999 ; 57 : 609 – 18)

 

Incidence / hab. / an

Hémorragie sous-arachnoïdien

1 / 10,000

Méningite

1 / 10,000

Glaucome aigu GFA

1 / 10,000

Hématome sous-dural HSD

1 – 2 / 100,000

Thrombose d’un sinus cérébral

1 / 100,000

Dissection carotido-vertébrale

2 – 3 / 1000,000

HTA maligne

1 / 100,000

Pré-éclampsie

3 – 6 / 100 accouchements

Artérite temporale (maladie de Horton)

5 – 25 / 100,000

Intoxication oxycarbonée

5 – 25 / 100,000

 

Typologies des céphalées banales

Type

Localisation habituelle

Age et sexe

Caractéristiques cliniques

Evolution globale

Artérite temporale Horton

Unilatérale, temporale ou occipitale

> 55 ans dans les 2 sexes

Sensibilité importante du cuir chevelu, à laquelle s’ajoute une douleur aiguë et pointue

Douleur profonde et pulsatile associée à un malaise.

Raideur de la nuque matinale et douleurs dans les épaules et les hanches

Maladie monophasique durant plusieurs semaines à plusieurs mois

Céphalées de tension

Généralisée

Tous âges, surtout adultes jeunes.

Prédominance féminine.

Indéfinissable

Sensation de bandeau enserrant étroitement la tête. Exacerbées par les mêmes facteurs que la migraine

Cycle de quelques années

Céphalée post-ponction lombaire

Bifrontale et/ou bioccipitale

> 10 ans selon les deux sexes

Orthostatique. Douleur en position debout ou assise et disparition en décubitus dorsal ou ventral.

Survient 1 à 2 jours après la PL. Persiste 3 à 4 jours.

Céphalée vasculaire

Unilatérale, orbitaire ou temporale

Tous les âges à partir de 10 ans.

Pic entre 30 et 50 ans.

Surtout les hommes (90%).

Provoquée par l’alcool

Crises périodiques. 1 à 2/j perturbant fréquemment le sommeil.

Durée : 45 minutes

Associée à une rougeur des yeux et nez bouché du même côté.

Attaques quotidiennes pendant plusieurs semaines avec des récurrences annuelles

Migraine avec ou sans aura

Fronto-temporale, uni- ou bilatérale

Tous âges ; incidence plus élevée chez les jeunes adultes et les enfants.

Adultes : femmes > hommes

Enfants : filles > garçons

Survient au réveil ; soulagée par le sommeil.

Provoquée par les règles, les odeurs, les aliments.

Cesse au 2ème trimestre de la grossesse.

Durée : 6 h à 2 j.

Cycles de quelques mois à quelques années.

Moins fréquente et moins sévère avec l’âge

Tumeur cérébrale

Variable

Tous âges, deux sexes

Interrompt le sommeil, non soulagée par le sommeil

Exacerbée par les changements orthostatiques.

Douleurs s’aggravant progressivement.

Précédée par nausées et vomissements pendant quelques jours à quelques semaines.

Maladie monophasique durant plusieurs semaines à plusieurs mois

(d’après Harrison)

 

DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE DES CEPHALEES

Cause

Histoire typique

Signes cliniques et neurologiques

Principaux examens indiqués

AFFECTION ORGANIQUE

Intracrânienne (hypertension)

Lésions expansives

Tumeur cérébrale

 

 

Céphalées : modérées ou intenses, localisées ou généralisées, intermittentes. Parésie unilatérale lentement progressive, convulsions, modifications visuelles, aphasie, vomissements, troubles mentaux

 

 

Œdème papillaire, modifications du champ visuel, aphasie, paralysie, modifications mentales

 

 

IRM et TDM font souvent le diagnostic. D’autres examens tels que la rx thorax, la PL ou l’artériographie peuvent suivre

Abcès cérébral

Comme plus haut ; antécédent de pathologie de l’oreille, sinusite, bronchectasie, abcès pulmonaire, affection rhumatismale ou cardiopathie congénitale

Comme plus haut ; signes d’infection locale ou à distance ; la température peut être basse, le pouls lent

Comme plus haut, cultures du site infectieux et du sang. Culture du LCR rarement utile

Hématome sous-dural HSD

Comme plus haut ; antécédent de traumatisme, fluctuation du niveau de conscience

Comme plus haut ; signes de traumatisme crânien récent

Comme plus haut pour les lésions non infectieuses

Irritation méningée

Méningite aiguë

Céphalées : récentes, internes, diffuses, continues, irradiant vers le cou. Malaise, fièvre avec vomissements. Précédée par une infection respiratoire ou une angine

Patients habituellement fébriles, parfois confusion, agitation, raideur de la nuque et signe de Kernig

Hémoculture, PL, frottis et culture du LCR

Cancer

Cryptococcose

Méningite chronique

Sarcoidose

Syphilis

Tuberculose

Céphalées : sourdes ou intenses, généralisées ou sur le vertex. Fièvre modérée. Notion de syphilis ou de tuberculose

Signes d’irritation méningée moins marqués que dans la forme aiguë ; paralysie des nerfs crâniens, délire ou confusion

PL avec frottis et culture du LCR ; protéinorachie ; glycorachie et numération cellulaire du LCR ; rx pulmonaire, sérologie syphilitique dans le sang et le LCR

Hémorragie sous-archnoidienne

Céphalées : début brutal, intenses et constantes. Douleurs prodromales dans et autour d’un œil ; ptosis

Patient somnolent ou comateux, raideur de la nuque, signe de Kernig, signe de Babinski bilatéral, paralysie du 3ème nerf, augmentation de la PA

TDM ou IRM ; si négatives PL ; artériographie

Crânienne (modifications du crâne)

Métastases

 

 

 

Céphalées localisées : signe du cancer primitif souvent manifestations neurologiques

 

 

 

Masse sur le scalp d’atteinte des paires crâniennes, signes d’une lésion primaire ou de métastases à distance

 

 

 

Radiographie du crâne ou des autres os

Maladie de Paget

Céphalées : modérées, à type de brûlures, intermittentes ou permanentes, localisées ou généralisées. Notion d’augmentation de la taille du crâne, douleur du dos et des membres

Crâne sensible ; forme du crâne suggestive ; signe de compression du cerveau et des nerfs crâniens

Rx du crâne, phosphatases alcalines sanguines

Atteinte des nerfs sensitifs du scalp

Céphalées : irradiant le long du trajet des nerfs. La douleur du zona peut être constante

Le nerf peut être douloureux à la pression, parfois hyperalgie cutanée dans le territoire du nerf ; vésicules ou cicatrices dans le zona

 

Troubles vasculaires

 

Migraine

 

Céphalées : habituellement généralisées, mais parfois unilatérales, pulsatiles, débutant dans la région oculaire, s’étendant à un ou deux côtés, s’accompagnant de nausées, de vomissements et d’anorexie. Crises similaires périodiques au cours des années. Histoire familiale fréquemment retrouvée. Prodromes : modifications de l’humeur, anorexie, scotomes scintillants, parfois hémiparésie

 

Examen négatif entre les crises, certains cas présentent des signes transitoires au cours d’une crise

 

Si doute ou récent, IRM ou TDM, sinon essai de traitement avec un vasoconstricteur (dihydroergotamine ou méthysergide)

Etats toxiques : infections ; alcoolisme ; urémie ; plomb Pb, arsenic As, morphine, empoisonnement par CO ; encéphalites

Céphalées : modérées, généralisées, pulsatiles, constantes, notion d’une exposition à des toxiques ou notion d’autres symptômes produits par l’agent causal

Autres signes cliniques dus à l’agent causal

Examens applicables à l’agent suspecté ; PL, examen de sang et d’urines

Hypertension artérielle HTA

Céphalées : pulsatiles, paroxystiques, occipitales ou du vertex. Antécédent d’affection cardiovasculaire ou rénale

PA très élevée, modification de la rétine, signes cardiaques, oedème

Analyse sang, examens rénaux

Algies vasculaires de la face AVF

Céphalées : crises paroxystiques durant 1 h, intenses, unilatérales, touchant l’œil, la tempe, le cou et la face. Signes de vasodilatation du même côté que la douleur, œdème sous-oculaire, rhinorrhée, larmoiement. Périodes de rémission. Survient surtout chez l’homme

Vasodilatation faciale, myosis, douleur à la pression des artères carotides externe et commune, injection conjonctivale homolatérales

Essai thérapeutique par le méthysergide ou les drogues vasoconstrictrices. Essai par les corticoides. Indométhacine. Inhalation d’O2.

Extracrânienne

Lésions de l’oeil (globe, iritis, glaucome)

Céphalées : temporales ou suborbitaires, modérées ou intenses, souvent plus intenses après effort oculaire. Douleurs intra-oculaires

Modifications de l’aspect de l’iris ; augmentation de la pression intra-oculaire ; anomalies de la réfraction

Examen ophtalmologique

Lésions de l’oreille moyenne (otite moyenne OM, mastoidite)

Céphalées temporales ou auriculaires unilatérales intermittentes, battantes. Sensation d’oreille pleine, d’aggravation d’une surdité, acouphène, otorrhée, malaise général avec fièvre et affection aiguë

Affection aiguë ; douleur de la mastoidite, tympan rouge, congestif ou rétracté du côté atteint. Fièvre. Signes d’irritation méningée chez l’enfant

Examen otoscopique, rx de la mastoide

Lésions des sinus

Céphalées : frontales, sourdes ou intenses, habituellement plus marquées le matin, améliorées le soir ; plus intenses par temps froid, himide. Antécédent d’infection des VRS ; douleurs d’un côté du visage. Ecoulement nasal purulent.

Signes d’obstruction nasale, d’hypertrophie muqueuse, sensibilité à pression des sinus concernés

Rx des sinus, transillumination

Lésions de la cavité buccale (dents, langue, pharynx)

Céphalées : bilatérales ou unilatérales, d’intensité variable, périodiques. Douleurs de la bouche, de la mâchoire ou de la gorge.

Lésions de la cavité buccale. Sensibilité à la percussion des dents touchées ou douleur à l’instillation d’eau froide

Examen dentaire, avec une étude rx

POST-TRAUMATIQUE

Céphalées localisées au siège de la lésion ou généralisées, d’intensité, de fréquence, de durée variables. Aggravées par les stress. Vertiges accentués par les changements de position. Notion de traumatisme, d’irritabilité, d’insomnie, d’incapacité à se concentrer, intolérance à l’alcool.

Habituellement examens clinique et neurologique normaux

TDM, examen psychologique soigneux

PSYCHOGENES

 

Hystérie de conversion, états anxieux

Céphalées : fréquemment bizarres, bitemporales, constantes, généralisées, ou du vertex, aggravées par le stress. Douleurs tout au long de la journée, tous les jours, sans anomalies cliniques

La présentation personnelle peut être polie ou peureuse. Tachycardie, élévation de la pression systolique, mains moites, réflexes vifs. Examens souvent normaux

Examens por éliminer une affection organique. Evaluation des facteurs psychologiques et de la personnalité

Tension musculaire

Céphalées : intermittentes, modérées fronto-occipitales ou généralisées, sensation de serrement ou de raideur

Les muscles peuvent être douloureux ou par ailleurs normaux

Comme plus haut

PL = ponction lombaire

 

Principales formes cliniques des céphalées

Type de céphalée

Anamnèse / caractéristiques cliniques

Abcès du cerveau

Caractéristiques semblables à celles des lésions expansives ; fièvre

Céphalée hypertensive 

Battante, occipitale

Céphalée post-commotion

Notion de trauma dans les heures ou les jours précédents ; vertiges, nausées, vomissements, troubles thymiques, difficulté de concentration associée

Céphalée sous-arachnoidienne

Début brutal, la céphalée la plus grave ; perte de conscience ; méningisme ; vomissements

Céphalée de tension

Tous âges ; sourde, tenace, douleur persistante ; aggravation progressive durant la journée

Céphalée toxique / métabolique

Occipito-frontale ; la céphalée cède après arrêt de l’exposition à l’agent causal / environnement

Céphalée vasculaire

Débute autour de la vingtaine ; prédominance masculine ; épisode douloureux brefs (45 – 60 min) ; douleur orbitale / rétroorbitale ; périodique et saisonnière (printemps / automne) ; congestion nasale et injection conjonctivale, larmoiement ; antécédents familiaux

Glaucome aigu

Nausées, vomissements, douleur orbitale ; œdème / opacité cornéenne ; pupille intermédiaire ; injection conjonctivale ; augmentation de la pression intraoculaire

Lésions expansives

Hématome extra-dural HED

 

Notion de traumatisme ; conscience normale et céphalée suivie de perte de conscience ; fracture au niveau du sillon de l’artère méningée moyenne

Hématome sous-dural HSD

Altération de la conscience ; toutes sortes de céphalée

Tumeur cérébrale

Douleur au réveil ou par manœuvre de Valsalva ; céphalée récente associée à des nausées ou vomissements

Méningite

Diffuse ; fièvre ; méningisme

Migraine

Débute à l’âge jeune ; durée > 60 min ; unilatérale, pulsatile, battante ; + / - prodrome visuel ; nausées et vomissements ; déclenchée par les aliments, les médicaments, l’alcool, l’exercice ou l’orgasme ; antécédents familiaux

Sinusite

Douleur en coup de poignard ou sournoise, aggravée par l’inclinaison ou la toux, diminuant en position couchée

Syndrome d’hypertension intracrânienne bénigne

Obésité, femme jeune ; cycles menstruels irréguliers ; œdème papillaire ; fentes ventriculaires au scanner

D’après Cline DM, Ma OJ, Tintinalli JE, Ruiz E, Krome RL, Manuel de médecine d’urgence, 4ème édition, McGraw-Hill international (UK) Ltd 1996

 

ALGIE FACIALE / CEPHALEE

 

L’interrogatoire précise son PROFIL EVOLUTIF et permet de classer la céphalée

Il est alors facile de dire s’il s’agit d’une URGENCE NEUROLOGIQUE ou d’une ALGIE BENIGNE

 

AIGUE

BRUTALE

CHRONIQUE

PAROXYSTIQUE

CHRONIQUE

PERMANENTE

PERMANENTE

PROGRESSIVE

 

·               Urgences neurologiques

·               Anévrisme intracrânien

·               Dissection carotidienne vertébrale

·               Encéphalite

·               Hémorragie méningée intracérébrale extradurale

·               Malformations artério-veineuses MAV

·               Méningite

·               Post-traumatique

·               Affections ORL (sinusite) ou stomatologique (dentaire…)

·               Crise de glaucome aigu (GFA)

·               Fièvre aiguë récente

·               Phéochromocytome

Céphalées bénignes surtout

·               Céphalée au froid

·               Céphalée de tension épisodique

·               Céphalées d’effort

·               Céphalées sexuelles bénignes

·               Migraine (avec ou sans aura)

·               Névralgie d’Arnold

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Algies faciales essentielles

·               AVF

·               Névralgie essentielle du V

·               Névralgie essentielle du IX

Plus rarement

·               Céphalée postponction lombaire ou par brèche durale

·               Malformations de la base du crâne (type Arnold Chiari)

·               Tumeur cérébrale à clapet

A rechercher systématiquement :

·               Hématome sous-durale chronique HSDC

·               Hypertension intracrânienne HIC « chronique » (peu évolutive)

·               Maladie de Horton

·               Tumeur lentement évolutive (méningiome)

Céphalées bénignes

·               Céphalées de tension chroniques

·               Intoxication chronique aux analgésiques

·               Syndrome post-traumatique du crâne

Algies faciales secondaires

·               Affections ORL (sinusite) ou stomatologique (dentaire…)

·               Névralgie secondaire du V

·               Névralgie secondaire du IX

·               Urgences neurologiques = Hypertension intracrânienne HIC

·               Abcès cérébraux, empyèmes

·               Hématome sous-dural aigu HSDA ou chronique HSDC

·               HIC « bénigne »

·               Maladie de Horton

·               Méningites chroniques

·               Thrombophlébites cérébrales

·               Tumeurs cérébrales

 

 

·               Etat de mal migraineux EMM

 

 

 Algies faciales secondaires

·               Névralgie secondaire du V

·               Névralgie secondaire du IX

 

 

Orientation diagnostique en fonction du profil évolutif des algies faciales / céphalées

 

Caractéristiques principales de trois algies faciales / céphalées essentielles bénignes

Caractéristiques cliniques

Algie vasculaire de la face

Migraine

Névralgie essentielle du trijumeau

Sexe

90 % d’hommes

75 % de femmes

Surtout les femmes

Age de début

Entre 10 et 30 ans

Avant 40 ans (enfance)

Plus de 50 ans

Prévalence

Rare (90/100,000)

Fréquente (environ 12 %)

Rare

Description de la douleur

 

 

 

Type

Continue

Pulsatile

Eclairs fulgurants, brefs

Sévérité

Atroce (arrachement)

Très variable

Atroce (choc électrique)

Siège

Orbitaire, aile du nez

Hémicranie

Territoire du trijumeau (V2, V3 surtout)

Latéralisation

Toujours unilatérale

Souvent unilatérale (parfois bilatérale)

Toujours unilatérale

Côté des attaques

Toujours du même côté

Alternance +++

Toujours du même côté

Aggravation par les efforts

Non

Oui

Non

Facteurs déclenchants

Non

Oui, fréquents

Oui (zone gâchette)

Durée

Quelques minutes à heures

Quelques heures à 3 jours

Quelques secondes à minutes

Heure de survenue

Nuit

Journée

Journée

Fréquence

Quotidienne (1 – 8 par jour)

Variable (1 – 10 par mois)

Nombreux accès quotidiens pendant quelques semaines

Prodrome

Par salves de 3 – 10 semaines

Non

Oui (troubles de l’humeur, asthénie)

Non

Symptômes d’accompagnement

 

 

 

Neurologiques

Non

Oui (aura visuelle, sensitive…)

Non

Larmoiement

Oui

Non

Non

Obstruction nasale

Oui

Non

Non

Nausées, vomissements

Peu fréquents

Oui (« crise de foie »)

Non

Claude Bernard-Horner

Oui

Rare

Non

Comportement du patient

Déambulation, agitation

Somnolence, calme

Agitation, grimace

 

Névralgie du trijumeau : principales différences entre la névralgie essentielle et la forme secondaire

Caractéristiques

Névralgie essentielle (bénigne)

Névralgie secondaire (affection sous-jacente)

Sexe

Femme > homme

Femme = homme

Age de début

> 50

Tous âges

Description de la douleur

Paroxystique en éclairs (décharge électrique)

Salve de quelques secondes à minutes

Zone gâchette

Intervalle libre complet

Paroxystique avec fond douloureux permanent (pas d’intervalle libre complet)

Siège de la douleur

Toujours unilatérale

V3 + souvent atteint

Toujours unilatérale

Examen neurologique

Toujours normal

Hypoesthésie dans le territoire du V (cornée si V1)

Examens complémentaires

Aucun si typique

IRM + ponction lombaire pour rechercher l’étiologie

 

LES PRINCIPAUX TYPES DE CEPHALEES

 

Topographie de la douleur

Type évolutif

Signes associés

Examen clinique

EEG

Autres investigations

Algies vasculaires de la face

Fronto-orbitaire

Crises d’une à plusieurs heures chaque jour pendant plusieurs semaines

Rougeur de l’hémiface, larmoiement unilatéral, écoulement nasal

Normal, parfois syndrome de Claude-Bernard-Horner

Normal

 

Artérite temporale Horton

Fronto-orbito-temporale

Continu

Risque de cécité

Induration des artères temporales et faciales

Normal

Vitesse de sédimentation VS, biopsie de l’artère temporale

Céphalées par tension musculaire

Volontiers postérieures

Diurne à maximum vespéral

Anxiété

Douleur à la pression de la nuque et de l’occiput

Normal

En cas d’exacerbation par l’effort visuel, recherche d’une hétérophorie

Glaucome aigu GFA

Fronto-orbitaire, parfois plus diffuse

Continu

Vomissements, baisse de l’acuité visuelle BAV

Rougeur vasculaire, mydriase tardive

Normal

Tension oculaire, urgence thérapeutique

Hématome sous-durale chronique HSDC

Souvent latéralisée

Continu

Nausées

Hémiparésie, aphasie, obnubilation

Platitude des rythmes d’un hémisphère

Tomodensitométrie

Hémorragie méningée HM

Brutale. Si latéralisée, vite diffuse ; irradiant à la nuque

Peut régresser. Risque de récidive sur un mode grave

Nausées, vomissements

Syndrome méningé, parfois signes neurologiques

Parfois normal, souvent perturbé

Tomodensitométrie

Angiographies

Hypertension intracrânienne HIC

Variable

Continu, exacerbation matinale, crises paroxystiques positionnelles

Nausées, vomissements.

Œdème papillaire non constant

Peut être normal

Anomalies focales ou diffuses

Tomodensitométrie

Migraines

Hémicrânienne

Fronto-orbitaire

Parfois occipitale ou diffuse

 

 

 

 

Crises d’un à plusieurs jours. Fréquence variable. Influence possible des contraceptifs oraux

·                Précessifs :

-scotome scintillant (migraine ophtalmique)

-paresthésies dimidiées, aphasie (migraines accompagnées)

·                Nausées, vomissements

Normal sauf migraines compliquées

Souvent mais pas toujours normal

Exceptionnelles, sauf si migraines compliquées ou suspicion de migraines symptomatiques

(d’après Gil)

 

Les médicaments pouvant être responsables de céphalées sont :

·               Acide nalidixique Négram°, sulfaméthoxazole + triméthoprime Bactrim°, Eusaprim°,…

·               Antagonistes des récepteurs H2 de l’histamine cimétidine Tagamet°, ranitidine Raniplex°, Azantac°

·               Bêta-bloquants

·               Certains inhibiteurs calciques (nifédipine Adalate°)

·               Indométhacine Indocid°

·               Oestroprogestatifs

·               Tétracyclines

 

LES CEPHALEES URGENTES OU INHABITUELLES

Céphalée aiguë brutale inhabituelle Céphalée persistante inhabituelle (jours ou semaines)

Affection ophtalmologique (crise de glaucome aiguë GFA)
AIC ischémique (signes neurologiques focaux)
Dissection des troncs supra-aortiques (contexte traumatisme, douleur cervicale, signes neurologiques focaux)
Encéphalite (syndrome méningé, fièvre, signes neurologiques focaux)
Encéphalopathie hypertensive (phéochromocytome)
Hématome intracérébral (signes neurologiques focaux)
Hémorragie méningée (coup de poignard, syndrome méningé sans fièvre)
Méningite (syndrome méningé, fièvre)

Artérite de Horton (palpation pouls temporaux, VS)
Céphalée post-traumatique (contexte, troubles mémoire irritabilité, insomnie)
Céphalées toxiques, iatrogènes métaboliques
Encéphalite (syndrome méningé, fièvre, signes neurologiques focaux)
Hypertension artérielle HTA
Hypertension intra-crânienne HIC liée à un processus expansif intra-crânien (tumeur, abcès, hématome sous-dural HSD, thrombophlébite)
Méningite chronique (syndrome méningé, fièvre)
Vasculite cérébrale

 

Céphalée 

Situation clinique

Recommandation

Commentaire

Céphalées

Radio du crâne
Pas recommandée

Les radios de la tête, des sinus ou du rachis cervical sont rarement utiles en l'absence de signes ou de symptômes focaux.

Céphalées

Radio du rachis cervical
Pas recommandée

 

Céphalée aiguë brutale

Scan RX céphalique en urgence
Recommandé

Recherche d'hémorragie méningée, d'hydrocéphalie aiguë ou de masse intracrânienne. Un scan RX normal n'exclut pas le diagnostic d'hémorragie méningée. Avis spécialisé pour l’indication d’une artériographie pour hémorragie méningée.

Céphalées chroniques : âge mûr, fièvre, épaississement du trajet des artères temporales

Scan RX céphalique
Pas recommandé

Maladie de Horton (VS augmentée, biopsie artérielle).

Céphalées chroniques anorganiques et fonctionnelles (migraines, algies vasculaires de la face)

Scan RX céphalique
Pas recommandé

 

Céphalées chroniques organiques : de début précis, progressive, nocturne avec signes neurologiques

Scan RX céphalique
Pas recommandé

Indication d'IRM à la recherche de lésion expansive intra-crânienne. Intérêt du fond d'oeil (oedème papillaire).

 

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