Enfance maltraitée

 

 Signes de maltraitance à enfants

1. Brûlures

a. Brûlures circulaires uniformes (cigarettes)

b. Brûlures des fesses

c. Distribution des brûlures en gant ou en chaussette

d. Plat chaud, radiateur

2. Contusions en particulier

a. Bras, tronc (lésions de serrage)

b. Cou (coup)

c. Génitales (tentative de toilette)

d . Joue (gifle)

e. Lèvre supérieure, frein, plancher de la bouche (alimentation forcée)

f. Lobe d’oreilles

g. Orteils (tentative de toilette)

3. Coup de lanière (rechercher des marques en œillet ou en boucle).

4. Disjonction épiphysaire, fractures métaphysaires, fractures en coin

5. Etat psychologique

a. Enfant effrayé en présence des parents

b. Enfant présentant des peurs excessives

c. Passivité, dépression et/ou apathie de l’enfant

6. Fractures de l’arc postérieur des côtes

7. Fractures du crâne

8. Fractures multiples à différents stades de consolidation

9. Hémorragie rétinienne

10. Hémorragie sous-conjonctivale

11. Lésion en extension/hyperextension du rachis

12. Luxation articulaire (en dehors du coude)

13. Marques arrondies ou cicatrices (morsures)

14. Marques de liens (poignet, cheville) ou de bâillon (bouche)

15. Morsures humaines

16. Retard de développement

17. Signes de lésions intracrâniennes

 

Pathologie traumatique

Type lésionnel

Sièges

Mécanismes

Arguments diagnostiques

Alopécie

Plaque pseudopeladique ou plusieurs zones glabres

Arrachements répétés

- absence d’affection dermatologique

Brûlures

Membres, région fessière

Immersion (eau chaude)

 

Engin brûlant, électrique, cigarettes…

- brûlures multiples, d’âges différents

- siégeant surtout dans les zones découvertes

- forme évocatrice de l’instrument utilisé ou limite nette dans le cas d’une immersion forcée

Contusions (ecchymoses, hématomes)

Face

- joues

- cuir chevelu

- périorbitaire

- cou

Membre supérieur

- bras

- poignets

Thorax et abdomen

- région lombaire

- région fessière

Membre inférieur

- face postérieure

- chevilles

Coups

 

 

 

Strangulation

 

Pincements, coups, contention

Coups

 

 

 

Coups

contention

- coexistence de lésions de colorations différentes, donc d’âge différent

- absence de pathologie hématologique et de troubles de l’hémostase

Fractures

- Crâne en dehors région pariétale

- Côtes (arcs postérieurs)

- Sternum

- Vertèbres (épineuses et apophyses transverses, corps vertébraux avec compression)

- Acromion (avec arrachement de l’extrémité clavicule)

- Doigts et orteils

- Arrachement métaphyse

- Décollement épiphysaire

Torsion, élongation, écrasement, broiement

- Association à des fractures anciennes : valeur des radiographies du squelette complet

- Pas d’argument radiologique en faveur d’une pathologie osseuse congénitale

 

 

 

 

 

-Scintigraphie à discuter (fractures de côtes)

Lésions viscérales

Hématome sous-durale HSD

Nourrisson < 1 an (syndrome du bébé secoué)

Lésions oculaires

- hémorragie chambre antérieure de l’œil ou sous-conjonctivale HSC

- luxation cristallin

- décollement rétine DR

ORL

Rupture tympan

Thoraciques et abdominales

- hémopneumothorax

- rupture viscérale intra-abdominale (foie, rate, mésentère…)

Secousses antéropostérieures violentes => déchirures veines corticodurales

 

Corps

 

 

 

 

 

 

Gifles

 

 

 

Coups

- FO

- TDM cérébral

- IRM cérébral

 

 

- Examen ophtalmologique

 

 

 

 

 

 

- Otoscopie

 

- Radiographie du thorax et échographie abdominale

 

Syndrome de Munchhausen par procuration

(d’après D. Girodet)

1.      Enfant amené pour bilan de traitement

2.      Guérison, lorsque l’enfant est séparé des parents (visites interdites)

3.      Négation par l’enfant du caractère induit de la pathologie

4.      Pathologie induite ou alléguée le plus souvent par la mère

 

Troubles du comportement selon l’âge

Nourrisson

Enfant d’âge scolaire

Grand enfant

- Apathie ou au contraire avidité affective envers les étrangers

- Conduite d’évitement : fuite du contact oculaire

- Troubles des conduites alimentaires

- Troubles sphinctériens

- Agressivité notamment envers leurs pairs en milieu scolaire entraînant leur stigmatisation

- Auto-agressivité (accidents à répétition)

- Inhibition ou au contraire agitation

- Dépressions, tentatives de suicides

- Déviance, délinquance

- Echec ou au contraire surinvestissement scolaire

- Fugues

 

Problèmes liés à l’abus ou la négligence

 

Cette section inclut les catégories devant être utilisées, lorsque le motif d’examen clinique est la maltraitance sévère d’un individu par un autre par le biais d’un abus physique ou sexuel, ou par négligence envers un enfant. Ces problèmes sont retenus, parce qu’ils sont souvent à l’origine d’un examen clinique chez les individus consultant des professionnels de la santé. Le code V approprié s’applique, si le motif d’examen concerne l’auteur de l’abus ou de la négligence, ou l’unité relationnelle, dans laquelle les faits se sont perpétués. Si l’individu traité ou évalué est la victime de l’abus ou de la négligence, il faut coder Y07.x [995.5] pour un enfant ou Y07.x [995.81] pour un adulte.

 

¤ T74.1 [V61.21] Abus physique d’un enfant

Cette catégorie doit être utilisée, lorsque le motif d’examen clinique est l’abus physique d’un enfant.

Note de codage. Spécifier Y07.x [995.5], si le motif d’examen clinique concerne la victime.

 

¤ T74.2 [V61.21] Abus sexuel d’un enfant

Cete catégorie doit être utilisée, lorsque le motif d’examen clinique est l’abus sexuel d’un enfant.

Note de codage. Spécifier Y07.x [995.5], si le motif d’examen clinique concerne la victime.

 

¤ T74.0 [V61.21] Négligence envers un enfant

Cette catégorie doit être utilisée, lorsque le motif d’examen clinique est la négligence envers un enfant.

Note de codage. Spécifier Y07.x [995.5], si le motif d’examen clinique concerne la victime.

 

¤ T74.1 [V61.1] Abus physique d’un adulte

Cette catégorie doit être utilisée, lorsque le motif d’examen clinique est l’abus physique d’un adulte (p. ex. femme battue, abus d’un parent âgé).

Note de codage. Spécifier [995.81], si le motif d’examen clinique concerne la victime.

 

¤ T 74.2 [V61.1] Abus sexuel d’un adulte

Cette catégorie doit être utilisée, lorsque le motif d’examen clinique est l’abus sexuel d’un adulte (p. ex., contrainte sexuelle, viol).

Note de codage. Spécifier Y07.x [995.81], si le motif d’examen clinique concerne la victime

 

VIOLENCES A ENFANTS

 

1994

1995

évolution

Enfants « maltraités »

17,000

20,000

+18 %

Enfants « en risques »

41,000

45,000

+10 %

TOTAL ENFANTS EN DANGER

58,000

65,000

+12 %

Violences physiques

6,500

7,000

+8 %

Abus sexuels

4,500

5,500

+22 %

Négligences graves/violences psychologiques

6,000

7,500 (*)

+25 %

TOTAL ENFANTS MALTRAITES

17,000

20,000

+18 %

(*) La répartition entre « négligences graves » et « violences psychologiques » est de l’ordre de 2 tiers/1 tiers

 

Nombre de cas signalés…

(France métropolitaines)

 

1995

1996

1997

1998

Enfants maltraités

20,000

21,000

21,000

19,000

Enfants en risque

45,000

53,000

61,000

64,000

Total des enfants en danger

65,000

74,000

82,000

83,000

… selon la maltraitance principale

Violences physiques

7,000

7,500

7,000

7,000

Abus sexuels

5,500

6,500

6,800

5,000

Négligences graves

7,500

7,000

5,400

5,300

Violences psychologiques

7,500

7,000

1,800

1,700

Total des enfants maltraités

20,000

21,000

21,000

19,000

ODAS Observatoire national De l’Action Sociale

 

Allemagne

300,000 cas / an

Belgique fédérale

Communauté flamande

Communauté francophone

6,650

3,013

3,637

30 % de ces jeunes étaient victimes d’abus sexuels

France

65,000 enfants en danger en 1995. Un chiffre en progression de 12 % par rapport à 1994. En outre, sur les 20,000 signalements d’enfants maltraités,

7,000 sont des cas de violences physiques,

5,500 des abus sexuels

et 7,500 des négligences graves

Grèce

Institut pour la santé de l’enfant :

2,000 nouveaux cas d’abus sur enfants chaque année pour un total de 30,000 cas

Irlande

Département de la santé :

de 1,646 en 1987 à 4,110 en 1993

Italie

30,000

Royaume Uni

36,510 enfants sur les registres de la protection de l’enfance en 1994

 

Signalement des mauvais traitements et agressions sexuelles : conduite à tenir

 

 

Mauvais traitements

Agressions sexuelles

Que signaler ?

Des faits dûment établis (constatations médicales : hématomes multiples, hypotrophie, déshydratation, troubles psychologiques, par exemple) et non de simples soupçons.

 

 

 

 

Des sévices physiques et/ou psychiques, dont la réalité a été médicalement constatée, laissant supposer l’existence d’une agression sexuelle même si celle-ci n’est en revanche pas établie. Attention : les propos d’un enfant doivent toujours faire l’objet d’une écoute attentive. Ils peuvent faire l’objet d’un signalement en dehors de tout sévice apparent.

Attention, le médecin doit dénoncer les faits et non pas leur auteurs.

Qui prévenir ?

-Autorités judiciaires (procureur, services de police ou de gendarmerie, juge des enfants) et/ou

-Autorités administratives et médicales (inspecteur DDASS, ASE, SPJJ…)

Le procureur de la République avec accord de la victime.

Comment ?

Par tous les moyens : téléphone , télécopie, lettre, certificat, démarche personnelle au tribunal…

Attention, le certificat médical doit être rédigé avec « prudence et circonspection ».

Que faire quand l’enfant est en danger ?

Quand il y a péril pour la santé physique, mais aussi psychologique de l’enfant, l’hospitalisation est une garantie de protection immédiate.

Alerter les services de police en cas d’extrême urgence.

 

PRINCIPALES ASSOCIATIONS D’AIDE A L’ENFANCE MALTRAITEE

·               AFIREM

(Association Française d’Information et de Recherche sur l’Enfance Maltraitée)

149, rue de Sèvre

75015 Paris

Tél 01 44 49 47 25

Fax 01 42 73 13 14

 

·               Aide aux Parents d’Enfants Victimes

22, rue Baudin

92130 Issy-les-Moulineaux

Tél 01 46 48 35 94

Fax 01 46 48 35 94

 

·               ACPE

(Action Contre la Prostitution Enfantine)

14 rue Mondétour

75001 Paris

Tél 01 40 26 91 51

 

·               COFRADE

(Conseil Français des Associations pour les Droits de l’Enfant)

7 rue saint-Lazare

75009 Paris

Tél 01 42 80 96 10

Fax 01 42 80 47 19

·               Comité Français pour l’UNICEF

3 rue Duguay-Trouin

75006 Paris

Tél 01 44 39 77 77

Fax 01 44 39 77 20

 

·               Fondation pour l’Enfance

17 rue de Castagnary

75015 Paris

Tél 01 53 68 16 50

Fax 01 53 68 16 59

 

·               SNATEM

(Service National d’Accueil Téléphonique pour l’Enfance Maltraitée)

17, boulevard Brune

75014 Paris

Tél 01 40 44 45 22

Numéro vert : 0800 05 41 41 ou 119

 

·               UNAF

(Union Nationale des Associations Familiales)

26, place Saint Georges

75009 Paris

Tél 01 49 95 36 00

Fax 01 40 16 12 76

·               SOS Viol France Information

Tél 0800 05 95 95

 

·               Comités Anexis Danan

5, rue Gassendi

75014 Paris

Tél 01 43 20 28 78

 

·               CIDEF

(Centre International de l’Enfance et de la Famille)

Château Longchamp

Carrefour Longchamp

75016 Paris

Tél 01 44 30 20 00

 

·               L’Enfant Bleu

86-90, rue Victor Hugo

93170 Bagnolet

Tél 01 55 86 17 57

 

·               Enfance et Partages

10 rue des Bleuets

75011 Paris

Tél 01 53 36 53 53

Numéro Vert : 0800 05 12 3

 

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