Vaginites

 

Eléments du diagnostic et conduite à tenir devant une vaginite

SITUATION CLINIQUE

 

NORMALE

VAGINITE MYCOSIQUE

VAGINITE A TRICHOMONAS

VAGINITE ASSOCIEE A GARDNERELLA

Etiologie

Pas d’infection

Candida albicans et autres champignons

Trichomonas vaginalis

Incertaine ; associée à G. vaginalis et diverses bactéries anaérobies

Pertes :

 

 

 

 

Quantité

Variable, en règle modérée

Modérée

abondante

Modérée à abondante

Couleur*

Claire ou blanche

Blanche

Jaune, verte, brunâtre

Claire ou blanche

Consistance

Inhomogène, floculante

Grumeaux : plaques adhérentes

Homogène, viscosité faible ; parfois mousseuse

Homogène, viscosité faible, recouvrant de façon uniforme les parois vaginales ; parfois mousseuse

Signes inflammatoires associés

Aucun

Erythème de la muqueuse vaginale : vulvite fréquente

Erythème de la muqueuse vaginale ; parfois pétéchies cervicales ; parfois vulvite

Aucun

pH des sécrétions**

< 4.5

< 4.5

> 5

> 4.5

Odeur de poisson (amines) avec 10% de KOH***

Non

Non

Oui

Oui

Examen microscopique à l’état frais

Cellules épithéliales normales

Leucocytes, cellules épithéliales : champignons ou pseudomicelles dans 50 à 80 % des cas

Leucocytes ; trichomonas mobiles vus chez 80 à 90 % des patientes symptômatiques

« clue cells » ; rares leucocytes

Coloration de Gram

Prédominance de lactobacilles

Eléments fungiques

trichomonas

Lactobacilles totalement ou presque remplacés par une flore abondante évocatrice de G. vaginalis et d’anaérobies

Traitement habituel

aucun

Miconazole ou clotrimazole par voie intravaginale, 50 à 100 mg/j pendant 7 jours.

Nystatine par voie intravaginale, 100,000 unités 2 fois / jour pendant 7 à 14 jours

Métronidazole 2 g per os en prise unique

Métronidazole 250 mg per os 3 fois / j pendant 10 jours

Métronidazole 500 mg per os 2 fois/j pendant 7 jours

Conduite à tenir vis-à-vis des partenaires sexuels

aucune

Aucune : traitement topique, si dermatite candidosique du pénis

Examen à la recherche d’une MST ; traitement par métronidazole

Examen à la recherche d’une MST ; pas de traitement, si examen normal

* La couleur des sécrétions est déterminée par l’examen d’un écouvillon couvert de sécrétion observé sur un fond blanc.

** La détermination du pH est inutile, s’il existe du sang

*** Pour détecter des éléments fungiques, les sécrétions sont digérées par ébullition dans 10 p 100 de KOH avant l’examen au microscope ; pour rechercher les autres caractéristiques, les sécrétions sont mélangées (1/1) dans du sérum physiologique. La coloration de Gram est également un moyen excellent pour détecter les champignons et les pseudomicelles ; elle représente la seule technique permettant de distinguer les lactobacilles des autres bactéries, mais elle est moins sensible que la préparation en sérum physiologique pour détecter T. vaginalis.

 

Signes cliniques des cervicovaginites selon l’agent responsable

Aspect des leucorrhées

Agent

Signes associés

Blanchâtres, grumeleuses

Candida albicans

Prurit, dyspareunie

Grisâtres, mousseuses, malodorantes

Gardnerella vaginalis

Dyspareunie

Jaunâtres

Neisseria gonorrhoeae

Vulvite

Sanguinolentes

Chlamydia trachomatis

Cervicite hémorragique

Verdâtres, malodorantes

Trichomonas vaginalis

Dyspareunie

 

L’examen mycologique et son interprétation

Examen direct

Culture

Interprétation

Négatif ou présence de levures

Quelques colonies de Candida

Non pathogène, saprophytisme

Présence de levures

Nombreuses colonies de Candida albicans

Colonisation : rechercher une anomalie de la muqueuse

Présence de filaments ou pseudo-filaments

Nombreuses colonies de Candida albicans

Candidose vulvo-vaginale

 

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